Le dernier des Mohicans, de James Fenimore Cooper

Durant cet été, Nathalie du blog Les Passions de Chinouk a lancé l’idée d’une lecture commune du Dernier des Mohicans. Etant pas mal branchée littérature nord-américaine cette année (ah bon ?), et puisque j’avais déjà plusieurs autres livres en cours, je me suis lancée (hum). Je n’ai pas vraiment tenu les délais et participé à la petite discussion qui a eu lieu sur Facebook, mais j’ai quand même fini le livre pendant mes vacances, et j’étais plutôt heureuse de l’avoir découvert (je n’ai jamais vu le film non plus, même si je pense qu’il s’agit d’un des grands classiques de ma maman).

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Dedans, on va suivre les aventures de Cora et Alice, filles du colonel Monro, qui défend, sous les couleurs britanniques, le Fort William Henry dans la guerre de la Conquête (dans les années 1750) face aux attaques des Français et leurs alliés amérindiens. Alice et Cora tentent de rejoindre leur père, escortées par le major Duncan et guidées par l’indien Magua. En route, elles vont croiser le chemin d’un maître en psalmodie (David La Gamme) et d’un chasseur accompagné de ses deux amis mohicans (les derniers de leur peuple) : Œil-de-Faucon est le chasseur (blanc), et Chigachgook et son fils, Uncas, sont les derniers des mohicans.

Je ne vais pas trop m’étendre sur l’intrigue, qui est somme toute banale. Il y a des batailles entre France et Grande-Bretagne, mais aussi entre les différentes tribus indiennes. Il y des histoires d’amour (ce qui me fait me dire que ça doit vraiment être une histoire que ma maman apprécie), il y a de l’aventure, il y a des personnages attachants et d’autres énervants. Mais surtout, surtout, il y a des descriptions plutôt incroyables de paysages et de scènes, faites par l’auteur.

L’histoire est parue en 1826, et je l’ai lue dans une traduction ancienne (celle de Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret). Il m’a donc fallu du temps pour rentrer réellement dans ce qu’il se passait. Mais plus les pages se tournaient, et plus j’étais happée par cette histoire à travers les forets qui longent l’actuelle frontière entre le Canada et les Etats-Unis (si j’ai bien compris le contexte, haha).

Outre l’histoire assez romanesque qui sert de toile de fond, on peut noter plusieurs autres choses mises en avant par l’auteur ici. Par exemple, il va parler de l’homme blanc qui a tendu « l’eau de feu » aux indiens, une histoire que j’ai déjà lue dans Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse, où on dénonce aussi le fait que certains indiens ont souffert d’addictions à l’alcool après avoir été un peu trop poussés à la boisson par les blancs (qui les payaient parfois ainsi).

Evidemment, on a une description intéressante des différences entre certaines tribus indiennes, et même si James Fenimore Cooper revient plusieurs fois sur une supériorité de l’homme blanc, il ne dénigre pas les indiens. Il reconnait aux camarades mohicans d’Œil-de-Faucon des talents que l’homme blanc n’a pas et des valeurs qui auraient plutôt tendance à impressionner et dont la défense se perd parfois aujourd’hui. Il n’hésite pas également à certains moments à pointer l’ignorance des hommes « civilisés blancs » face à leurs camarades de voyage.

Pour beaucoup de petits aspects, il faut remettre le livre dans un contexte de l’époque et il est alors assez incroyable, je trouve. Par exemple, il est rare de trouver des personnages féminins forts dans des romans de cette époque. Et pourtant, même si là encore on sent la supériorité de l’homme, l’auteur nous propose quand même le personnage de Cora, qui n’hésite pas à défendre ses points de vue et à ne pas se laisser faire, et qui en viendra à être saluée par sa ténacité par ses camarades. Il est vrai que la force de Cora n’est pas sans faille et qu’elle est largement compensée par la faiblesse d’Alice, qui est présentée comme « la petite créature en besoin de protection ». Mais le tout passe pourtant très bien.

Le rythme de l’histoire reste assez soutenu, l’action peut arriver n’importe quand et l’auteur arrive à ménager son lecteur pour qu’il soit emporté sur le long terme.

Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment en compagnie de tous ces personnages, et même si l’auteur peut nous perdre avec des descriptions longues ou des noms différents pour un même personnage, l’histoire vaut le coup de s’accrocher ! Et si la traduction ancienne te fait peur, sache que Gallmeister a publié une nouvelle traduction, apparemment plus fluide, dans sa collection totem !

Quant à moi, je pense envisager la lecture des autres tomes de cette saga (et oui, je ne savais pas que ce livre faisait partie d’une histoire plus grande), mais à mon aise et de façon bien espacée !

8 réponses sur « Le dernier des Mohicans, de James Fenimore Cooper »

  1. J’ai lu toute la saga (pour mes recherches) et j’ai eu beaucoup de plaisir à parcourir ta chronique. N’hésite pas à lire la suite, c’est captivant et d’une grande richesse. J’ai un bon souvenir de La Prairie.

    • Si je ne me trompe pas d’ailleurs, Le dernier des Mohicans n’est pas le premier de la saga ? Je pourrai quand même lire depuis le début sans que ça ne me perturbe trop ? Je garde l’idée dans un coin de ma tête de lire tout un jour, mais je crois que c’est le genre de saga dont je vais sortir un tome tous les cinq ans. J’ai envie, mais ça ne sera pas une lecture prioritaire 🙂 (et je ne savais pas que c’était une saga en commençant et je déteste avoir autant de sagas en couuuurs)

      • Je crois me souvenir que l’auteur les a écrit « dans le désordre » mais pour respecter la chronologie c’est – il me semble – Le Tueur de daims, Le Dernier des Mohicans, Le Lac Ontario, Les Pionniers et La Prairie

    • Dans celles qui ont fait la lecture commune, il y en a une qui a commencé avec la même traduction que moi mais qui est passée à celle de Gallmeister ensuite, et qui a vu quand même une grosse différence dans les tournures de phrases, etc. 🙂

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