Frankenstein, de Mary Shelley

Pour le dernier Halloween, même si je n’ai pas réussi à me tenir à promesse de vous en parler directement lors de ma Halloweek, j’ai lu (enfin) le très célèbre “Frankenstein ou le promethée moderne” de Mary Shelley.

Si je voulais tant la découvrir, j’avoue que c’est aussi en partie parce qu’elle est la fille de Mary Wollstonecraft, dont on a fait connaissance ici lorsque j’ai abordé son Défense des droits des femmes, et je voulais voir comment Mary Shelley abordait ses personnages féminins, étant donné l’éducation que je suppose qu’elle a reçue.

Aller chercher du féminisme dans une histoire comme celle de Frankenstein et de son monstre, c’était peut-être un peu fort, même si on peut noter que les personnages féminins du roman ne sont pas niais et réfléchissent au même titre que les hommes – qui restent les personnages principaux.

Ne nous plongeons donc pas dans cette recherche du féminisme et analysons le livre pour ce que je pensais qu’il était – un classique de l’horreur et de la science-fiction, d’où mon choix pour Halloween. Ces dernières années, j’ai découvert des titres comme Le Fantôme de l’Opéra, Dracula, Rebecca – et je dois avouer que je n’ai, jusqu’à présent, pas eu de mauvaises surprises – que du contraire.

Frankenstein ne déroge pas à la règle. J’ai d’abord été surprise par le format épistolaire que prenait le début du roman. Ça se perd ensuite dans une très longue lettre du narrateur qui relate donc les événements tels que Victor Frankenstein les a vécus et les a racontés. Le style m’a fait penser énormément à Rebecca, dans la façon de mêler une description de la nature un peu maussade mais belle à des événements qui semblent dépasser l’entendement humain. C’est peut-être le mélange de tout cela qui rend l’histoire crédible finalement, et qui fait que cela fonctionne aussi bien.

Outre l’écriture, le contenu m’a également surprise. Dans ma culture pop, celle que je cultive depuis toute petite, Frankenstein, c’est l’histoire d’une créature et des tourments de son maître. Mais rares sont les adaptations que je connaissais qui cherchent à faire ressortir les tourments de la créature autant que dans ce livre. Victor Frankenstein a un choix à faire à un moment du livre, et ce choix, il doit le faire parce que sa créature est bien plus “profonde” que le monstre que je connaissais. Elle est dotée de parole, elle réfléchit, et plutôt bien. Elle arrive à convaincre son auditeur du bien fondé de ses actions, et qu’elle ne veut pas de tous ces morts laissés sur son passage. Et je dois avouer qu’elle est plutôt convaincante, et qu’on s’y perd même en tant que lecteur, dans ce choix de conscience.

Je vais donc continuer à creuser la littérature “de l’horreur”, ou en tout cas les grands classiques du genre, pour les prochains Halloween, parce qu’il semble que j’ai trouvé quelque chose qui me parle plutôt bien !

3 réponses sur « Frankenstein, de Mary Shelley »

  1. C’est vrai qu’on est bien loin du cliché du monstre « agrrgrr » souvent véhiculé par l’imaginaire collective avec ce roman^^ J’avais aussi beaucoup aimé le côté récits enchâssés, qui permet de donner plusieurs voix au récit. Le monstre convainc par sa raison autant que par sa sensibilité, et l’idée que ce soit la société qui l’a fait tel qu’il est reste intéressante.

    • Tout à fait, sans pour autant que l’auteur ne rentre dans une dynamique où on comprend/pardonne entièrement les actions de la créature. Un roman bien intéressant, qui offre bien plus de réflexion qu’on pourrait croire.

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