Gringoland, de Julien Blanc-Gras

Avec Gringoland, je retrouve la plume de Julien Blanc-Gras,découverte avec Touriste, et puis déjà approfondie avec Comment devenir un dieu vivant et Paradis (avant liquidation). Je me rends compte que je n’avais pas chroniqué Touriste ici, je ne faisais pas encore vivre le blog quand je l’ai lu. Une bonne excuse pour le relire tiens !

Mais trêve de divagation, revenons-en à Gringoland. Il s’agiten fait du premier roman de Julien Blanc-Gras, une fiction dans laquelle ilnous emmène en voyage, ce qui est ce que je préfère chez Julien Blanc-Gras.Pour resituer un peu le contexte, Touriste et Paradis (avant liquidation)tiennent plus du reportage, et partir en voyage et découvrir des contrées parla plume de Julien Blanc-Gras, j’aime beaucoup. Avec Comment devenir un dieuvivant, j’avais été un brin déçue. Il s’agissait d’une fiction totalementloufoque, et si la plume me plaisait toujours, ce n’était pas tout à fait ceque je cherchais en lisant un Blanc-Gras.

La musique, je pourrais en parler pendant des heures. Mais je préfère l’écouter, la jouer, et fermer ma gueule. Certains ont besoin d’une ligne de coke pour affronter le monde. Moi, c’est une ligne de basse que me sort du lit. Il n’y a rien au-dessus de la musique. Elle permet de s’extraire de la couette et du langage pour aller au cœur des choses et sonder l’inexprimable. Elle entretient notre connexion avec le genre humain. Une prise directe sur les pulsations de l’âme universelle.

Et bien Gringoland, c’est un bon équilibre entre la fiction et les reportages de voyage de l’auteur. Le parcours de Valentin, le touriste désabusé de la vie occidentale que l’on suit dans ses aventures au Mexique et dans le reste des Amériques, ça aurait pu être celui de Julien Blanc-Gras, je pense. Peut-être que ça l’a été, et que cette fiction est juste une version romancée de ce qu’il lui est arrivé.

Comme d’habitude avec l’auteur, la plume est légèrementcrue, mais sans trop être vulgaire. L’auteur ne cherche pas à magnifier leslieux dont il parle. Il est un touriste critique, il apprécie tout autant lebeau d’un lieu que sa misère, il est de ceux qui s’éloignent des sentiers desgrandes chaînes touristiques pour vivre la vie sur place à fond. Toutefois, ilsait aussi que ce n’est qu’une autre forme de tourisme, et il n’hésite pas àposer un regard critique là-dessus également.

Je tiens aussi à signaler que j’ai croisé et décroisé plus de huit personnes qui présentaient tous les signes évidents d’un bonheur simple et rayonnant sans tricher. Des gens qui savent vivre plutôt que se regarder vivre. Je n’ai toujours pas cette intelligence.

Chaque chapitre est introduit par des citations, qui vont de Baloo à Francis Picabia, Manu Chao à Anatole France, et mine de rien, je t’avoue que ça joue beaucoup pour moi aussi. Avec Julien Blanc-Gras, j’ai cette impression que toutes mes lectures vont avoir le même effet : elles vont me faire rire et m’émouvoir, elles vont me faire me détendre et réfléchir. Et tout cela en très peu de pages.

Tu l’auras compris, c’est donc décidément un auteur quicontinue de me parler, et je ne devrais plus trop tarder à me procurer leslivres que je n’ai pas encore.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.